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1 octobre 2025 5 min

Donation de son vivant : avantages, types et frais

Transmettre une partie de son patrimoine ne se limite pas au testament. De votre vivant, vous pouvez déjà soutenir vos proches : enfants, neveux, filleuls, ou encore une cause qui vous tient à cœur, comme une association. C’est un geste réfléchi et porteur de sens, qui permet de préparer l’avenir tout en offrant un appui réel dès aujourd’hui. La donation vous offre la liberté de choisir le moment, le rythme et la forme de cette transmission. Elle permet d’anticiper les aspects fiscaux, mais aussi d’apaiser les démarches à venir pour vos proches. Argent, biens immobiliers, objets de valeur ou souvenirs de famille : chaque don peut refléter ce qui vous tient à cœur. Donner de son vivant, c’est agir en conscience, transmettre à votre image et donner toute sa portée à ce que vous souhaitez léguer.

Sommaire

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Qu’est-ce qu’une donation de son vivant ?

Définition et principes de base

La donation de son vivant, ou donation entre vifs, est un acte par lequel une personne transfère volontairement un bien à une autre de son vivant. Elle permet d’anticiper la transmission du patrimoine, de soutenir ses proches dès aujourd’hui et de limiter les risques de conflits lors de la succession.

Elle peut porter sur des biens mobiliers (argent, bijoux, œuvres d’art) ou immobiliers (maison, appartement, terrain). Le consentement du donateur doit être libre et éclairé, et les règles successorales respectées. La donation peut comporter des conditions ou charges, comme l’entretien du donateur. En pratique, elle est souvent formalisée par un acte notarié, garantissant la sécurité juridique et la volonté du donateur

Qui peut donner et qui peut recevoir ?

Certains héritiers sont protégés par la loi, ce sont surtout les enfants. S’il n’y a pas d’enfant, le conjoint survivant devient héritier réservataire. Ces héritiers ont droit à une part minimale du patrimoine, que les donations ne peuvent pas réduire.

Concrètement : un enfant reçoit au moins la moitié, deux enfants se partagent les deux tiers, trois enfants ou plus se partagent les trois quarts. Si vous n’avez pas d’enfant, le conjoint en reçoit au moins un quart. Avec des enfants, le conjoint peut bénéficier du reste, par exemple en usufruit ou en pleine propriété, sans empiéter sur la réserve des enfants. La quotité disponible est la part que vous pouvez donner librement.

Différence entre donation, succession et don manuel

La donation de son vivant se distingue de la succession et du don manuel. Elle intervient de manière anticipée, décidée par le donateur, et est généralement formalisée par un acte notarié. La succession n’a lieu qu’après le décès, et le partage du patrimoine suit la loi ou les volontés exprimées dans un testament. Le don manuel correspond à la remise directe d’un bien mobilier sans acte notarié, mais il est conseillé d’en garder une trace écrite pour éviter tout litige.

Cette distinction clarifie le rôle et le moment d’intervention de chaque transfert. La donation permet de soutenir ses proches de son vivant et d’organiser la transmission, tandis que la succession et le don manuel dépendent soit du décès, soit de la remise directe d’un bien, garantissant ainsi une meilleure anticipation et sécurité juridique.

 

Pourquoi faire une donation de son vivant ?

Anticiper la succession et éviter les conflits

Faire une donation de son vivant permet d’anticiper la succession en clarifiant la répartition des biens et en réduisant les tensions entre héritiers. Elle offre au donateur la possibilité d’organiser ses biens selon ses priorités, de protéger les bénéficiaires et de sécuriser la transmission des biens à forte valeur sentimentale, comme des bijoux, œuvres d’art ou meubles familiaux.

La donation offre également une flexibilité pour adapter la transmission aux besoins et au rythme de chaque bénéficiaire, permettant de soutenir rapidement un enfant ou un proche tout en garantissant que les autres héritiers ne soient pas pénalisés, et en laissant au donateur la possibilité d’ajuster ses décisions si nécessaire.

Réduire les frais de succession grâce à la donation

Au-delà de la répartition des biens, la donation est un outil pour réduire les frais de succession. Chaque bénéficiaire bénéficie d’abattements fiscaux renouvelables tous les 15 ans, selon le lien de parenté. En procédant par étapes et en planifiant les donations, le donateur limite la charge fiscale globale tout en protégeant le patrimoine familial.

Cette planification permet de mieux répartir les biens en fonction des besoins et projets de chaque héritier, tout en préservant davantage de ressources pour l’ensemble de la famille.

Aider ses enfants ou ses proches de son vivant

La donation permet d’aider concrètement ses enfants ou proches de son vivant, que ce soit pour financer un logement, des études ou un projet personnel, ou pour soutenir un membre de la famille en difficulté financière.

Elle est également utile pour transmettre des biens à forte valeur sentimentale, en garantissant qu’ils reviennent aux personnes choisies. Ce geste permet au donateur de constater l’impact concret de son soutien tout en conciliant équité entre héritiers et aide directe aux besoins ou projets de chacun.

 

Les différents types de donation

La donation simple

La donation simple consiste à donner une partie de son patrimoine à une personne de son choix, sans rien attendre en retour. Cela peut être de l’argent, des objets, des bijoux ou même un bien immobilier. Dès que le don est accepté, le bénéficiaire devient propriétaire du bien et peut l’utiliser librement.

Elle permet aussi de profiter d’un avantage fiscal : la somme donnée est retirée de ce que l’on transmettra après son décès, ce qui peut réduire les impôts que devront payer les héritiers. Par exemple, donner 50 000 € à un enfant diminue d’autant la valeur de la succession imposable, tout en permettant au donateur de partager son patrimoine de manière simple et rapide.

La donation-partage

La donation-partage permet de transmettre certains biens à plusieurs héritiers dès le vivant du donateur, en fixant la part de chacun. Elle garantit égalité et transparence et limite les conflits. Seuls les biens inclus sont transférés immédiatement ; le reste du patrimoine reste à disposition du donateur pour une transmission ultérieure ou la succession. Par exemple, un parent peut partager une maison entre deux enfants et attribuer d’autres biens pour équilibrer les parts, tout en conservant certains biens pour ses besoins.

La donation avec réserve d’usufruit

La donation avec réserve d’usufruit consiste à donner uniquement la nue-propriété d’un bien à quelqu’un, tout en conservant l’usufruit, c’est-à-dire le droit de l’utiliser ou d’en percevoir les revenus. Par exemple, vous pouvez donner une maison à vos enfants tout en continuant à y vivre ou à percevoir les loyers.

La donation temporaire d’usufruit

La donation temporaire d’usufruit transfère l’usufruit d’un bien pour une durée définie. À l’issue de cette période, l’usufruit revient au donateur ou à ses héritiers. Elle est utile pour des biens générant des revenus, comme des actions ou des locations, permettant d’anticiper la fiscalité sans céder la pleine propriété.

Le présent d’usage et le don manuel

Le présent d’usage est un cadeau offert lors d’un événement précis, comme un anniversaire, un mariage ou une naissance, et reste modéré en valeur. Ces dons sont généralement non imposables s’ils restent proportionnés aux revenus du donateur.

Le don manuel consiste à remettre directement un bien mobilier ou de l’argent sans formalité notariale. Il peut être déclaré pour bénéficier d’avantages fiscaux et permet de transmettre rapidement de petits biens, comme un bijou, de l’argent ou des œuvres d’art.

 

Donation immobilière : comment donner sa maison de son vivant ?

Donation en pleine propriété

La donation en pleine propriété transfère la totalité d’un bien immobilier au bénéficiaire, qui en devient propriétaire et peut l’utiliser librement. Les droits de donation sont calculés sur la valeur totale du bien, après abattement selon le lien de parenté. Par exemple, une maison de 300 000 € donnée à un enfant bénéficie d’un abattement de 100 000 €, et les 200 000 € restants sont taxés. Selon l’âge du donateur, certaines stratégies fiscales peuvent réduire l’impact des droits. Cette méthode permet une transmission rapide mais nécessite de bien anticiper les besoins du donateur.

Donation avec démembrement (usufruit/nue-propriété)

Le démembrement de propriété sépare la nue-propriété et l’usufruit d’un bien. La nue-propriété donne la propriété sans usage ni revenu, tandis que l’usufruit permet de l’utiliser et d’en percevoir les revenus, comme les loyers. Par exemple, un parent peut donner la nue-propriété d’une maison à ses enfants tout en conservant l’usufruit, continuant à y habiter ou percevoir les loyers. Cette technique anticipe la succession, réduit les droits de donation et assure une sécurité financière, car le donateur conserve revenus et usage du bien tout en transmettant progressivement son patrimoine aux héritiers.

Donation avec droit de retour ou clause d’usage

Le donateur peut prévoir des conditions d’usage, comme un droit de retour ou continuer à habiter le logement pendant une période déterminée. Par exemple, il peut donner sa maison à ses enfants tout en restant y vivre jusqu’à son décès, ou prévoir le retour du bien dans certaines situations. Ces clauses protègent le donateur et permettent au donataire de planifier la succession et l’usage futur du bien en toute sécurité..

 

Quels sont les frais et la fiscalité d’une donation ?

Les abattements fiscaux en fonction du lien de parenté

Chaque enfant peut recevoir jusqu’à 100 000 € de ses parents sans payer de droits de donation. Pour un petit-enfant, l’abattement est de 31 865 €, et pour un frère ou une sœur, il est de 15 932 €. Ces abattements se renouvellent tous les 15 ans, permettant de planifier plusieurs donations successives.

Les conjoints ou partenaires liés par un PACS sont totalement exonérés. Cette mesure favorise l’organisation de donations régulières et optimisées fiscalement, tout en soutenant les proches de manière progressive et sécurisée.

Le barème de taxation des donations

Les donations supérieures aux abattements sont soumises à un barème progressif. Les taux varient selon le lien de parenté : de 5 % pour de faibles montants entre parents directs, jusqu’à 60 % pour des donations entre personnes non parentes.

Par exemple, un don de 150 000 € d’un parent à un enfant, après application de l’abattement de 100 000 €, sera taxé sur 50 000 €. Une planification judicieuse permet de réduire la charge fiscale et de mieux répartir le patrimoine entre héritiers.

Les frais de notaire pour une donation immobilière

Une donation immobilière entraîne des frais en plus des droits de donation. Ces frais comprennent les émoluments, c’est-à-dire les honoraires du notaire calculés en fonction de la valeur du bien, souvent selon un barème dégressif. S’ajoutent les droits d’enregistrement et diverses formalités administratives.

Il est important de prévoir ce budget à l’avance afin d’éviter toute surprise et de s’assurer que le bien transmis profite pleinement aux héritiers, sans réduire de manière imprévue le patrimoine destiné à la famille.

 

Exonérations et dons d’argent (dons Sarkozy, présents d’usage)

Depuis 2007, la loi « dons Sarkozy » permet aux parents de donner jusqu’à 100 000 € en argent à un enfant, petit-enfant ou arrière-petit-enfant sans frais de donation, sous certaines conditions.

Les cadeaux offerts lors d’événements familiaux, comme les anniversaires, mariages ou Noël, sont considérés comme présents d’usage et restent non imposables, à condition qu’ils soient proportionnés aux revenus du donateur.

 

Quel est le meilleur moment pour faire une donation ?

Donation avant 70 ans : avantages fiscaux

Donner avant 70 ans permet de profiter pleinement des abattements fiscaux et de réduire les droits de succession. Les donations aux enfants, petits-enfants ou autres bénéficiaires majeurs sont exonérées jusqu’aux plafonds légaux.

Planifier les donations sur plusieurs années permet de renouveler les abattements tous les 15 ans, optimisant ainsi la transmission du patrimoine. Par exemple, un parent peut transmettre 100 000 € à chacun de ses trois enfants avant 70 ans, soit un total de 300 000 € totalement exonéré.

Donation après 70 ou 80 ans : ce qui change

Après 70 ans, certains avantages fiscaux sont réduits. Par exemple, un parent de 72 ans qui donne 100 000 € à son enfant peut encore bénéficier d’une partie de l’abattement de 100 000 €, mais le surplus sera imposé. Les droits de donation sont donc plus élevés que pour un don fait avant 70 ans. Cette limitation concerne surtout les donations importantes ou répétées.

Après 80 ans, les dons d’argent (« dons Sarkozy ») ne s’appliquent plus. Tout don est alors soumis aux droits de donation et peut être intégré dans le calcul de la succession si le bénéficiaire hérite peu de temps après le décès. Il est donc conseillé de planifier les donations avant 70 ans pour réduire les frais et profiter pleinement des abattements fiscaux.

 

Quelles sont les conséquences d’une donation sur la succession ?

L’impact sur la réserve héréditaire

La réserve héréditaire correspond à la part minimale du patrimoine devant revenir aux héritiers réservataires, généralement les enfants. Une donation de son vivant peut réduire la part disponible pour les autres héritiers si elle n’est pas correctement intégrée.

Les donations sont rapportées à la succession pour respecter la réserve. Si une donation excède la part réservataire, les héritiers peuvent demander une réduction pour garantir l’équité. Par exemple, si un enfant a reçu une maison en donation, sa valeur sera prise en compte pour calculer ce qui reste à partager avec les autres enfants.

Le rapport des donations et l’égalité entre héritiers

Toutes les donations doivent être rapportées à la succession pour assurer l’égalité. Si un parent donne 50 000 € à un enfant et rien à un autre, cette somme sera intégrée dans le calcul final afin que chaque héritier reçoive la part légale qui lui revient.

Cette règle protège la transparence et clarifie les droits de chacun, même si certains héritiers ont bénéficié de donations importantes de leur vivant.

Les cas particuliers de la donation au dernier vivant

La donation au dernier vivant, souvent conclue entre conjoints, modifie la répartition de la succession après le décès du survivant. Elle permet au conjoint survivant de bénéficier d’une part plus importante, voire de l’usufruit total du patrimoine, tout en respectant la réserve héréditaire des enfants.

Par exemple, un couple peut décider que le conjoint survivant conserve l’usufruit de la maison familiale, tandis que la nue-propriété revient aux enfants. Cette stratégie protège le conjoint tout en assurant que les héritiers reçoivent leur part légale, mais nécessite un suivi juridique et fiscal attentif.

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Consultez la FAQ

Quels sont les frais pour une donation de son vivant ?

Est-il possible de faire une donation sans notaire ?

Quel est le montant maximum d’une donation sans frais ?

Comment donner sa maison sans frais de succession ?

Quels sont les inconvénients de la donation-partage ?

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